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Quand acheter ? Quand vendre ?


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Quand acheter ? quand vendre ? ....
....Bien entendu, au bon moment...

Comment déterminer cet instant privilégié?

Les analystes ont mis au point un critère mathématique – la prime de risque – combinant l’évolution des taux et celle des profits qui permettrait de fixer un seuil à partir duquel une hausse du marché des actions devrait se déclencher. Mais la corrélation n’est pas étroite entre ces mouvements. On constate en effet que sur le court et le moyen terme l’évolution des marchés financiers est essentiellement dépendante de la spéculation (on achète sans payer, on vend ce qu’on ne possède pas) qui peut conduire à la constitution de «bulles financières» qui en éclatant provoquent des krachs, plus ou moins amples, plus ou moins durables. C’est après une chute générale et significative des cours et notamment à Wall Street qu’il faut passer à l’achat. En octobre 1987, le Down-Jones a baissé de 22% en une séance entraînant les bourses mondiales dans sa chute. Quatre mois plus tard, il avait déjà comblé une large part de ses pertes. Aujourd’hui, il a dépassé de son plus haut historique pour atteindre 14 000 à mi-juillet 2007.

En 2008, la crise des sub-primes qui a trouvé son origine aux Etats-Unis, s’est traduite par une défiance sur les marchés et plus pratiquement, une crise de liquidité. Cette crise financière profonde a entrainé une récession qui n’a pas encore permis aux marchés financiers de retrouver leur équilibre. Néanmoins après avoir connu des crises systémiques, tous les marchés des actions sont appelés à se développer et les actions à monter. Contrairement aux marchés européens, le marché américain a déplacé ses plus hauts niveaux historiques en 2018

Mais on peut intervenir dans une double optique:

Soit dans le souci d’investir à long terme en vue de valoriser un capital
Soit de spéculer à court terme

Investir ou spéculer? Faire les deux

Si l’on veut simplement valoriser un capitalla constitution d’un portefeuille d’actions sera la meilleure solution. On ouvrira un PEAet on y accumulera des actions de sociétés françaises ou européennes. Si leur choix est judicieux dès le départ (actions de la Liste des TOP 20 de l’ANAF par exemple) on pourra se borner à attendre. La simple conservation sans modification d’un portefeuille bien constitué peut donc être une option de gestion très satisfaisanteSelon la formule célèbre «on s’enrichit en dormant». On est toutefois réveillé de temps à autre par des fortes chutes générales des marchés, de même sur les valeurs clés. On gardera son sang froid et même on saisira l’occasion de se renforcer sur des titres de première qualité. On se comportera donc en simple investisseur.

Toutefois eu égard à la volatilité actuelle des marchés, on peut être tenté parfois de sortir de son immobilisme. Attention: la décision est toujours difficile à prendre. Ce n’est pas après une hausse rapide qu’il faut acheter ou, une baisse semblable qu’il faut vendre même si l’on voit partout alors apparaître des recommandations en ce sens. Il convient de se donner des limites à la hausse comme à la baisse. On vendra une bonne partie de ses valeurs les plus chères, dans tous les sens du terme, après une hausse rapide pour reconstituer des liquidités. On aura la possibilité de les racheter quelques mois, voire quelques semaines plus tard, à un prix inférieur de 20% voire de 30% à leur prix de vente. Un tel aller et retour peut – et doit être – effectué au moins une fois par an, si le marché le permet.

La pure spéculation apparaît lorsque l’opérateur tente de réaliser un gain rapide sans mise de fonds préalableIl en est ainsi notamment lorsque l’opérateur achète à terme sur le marché à Règlement Différé [SRD] une action, en vue de la revendre à un prix supérieur avant la liquidation. Dans ce cas il achète mais il ne paie pas. Son intermédiaire se substitue à lui. Son gain sera la plus-value qu’il aura pu réaliser à l’intérieur du mois boursier sans mise de fonds préalable, sauf frais payés à l’intermédiaire. L’aspect spéculatif de l’opération est encore plus net lorsque l’opérateur vend à terme avec SRD une action qu’il ne détient pas en portefeuille (vente à découvert) dans l’espoir de la racheter avant la liquidation à un prix inférieur. Ces opérations sont risquées et lorsqu’en fin de mois boursier l’objectif de cours d’achat ou de vente fixé n’est pas atteint, l’opérateur subit une perte ou se fait reporter sur le mois suivant en supportant un taux de report.

Mais la spéculation la plus achevée s’effectue en utilisant exclusivement les warrants sans intervenir sur le marché des actions.

Préceptes de sagesse

«Les arbres ne montent jamais jusqu’au ciel».

La plupart des porteurs d’actions avaient oublié ce précepte. Après avoir vu le CAC 40 culminer à 7000 points le 4 septembre 2000, soit quadrupler en 5 ans, leur déception a été grande. Ils avaient oublié la remarque d’un Rotschild: «J’ai gagné en vendant trop tôt». Chacun en effet aurait été bien avisé de liquider la totalité de son portefeuille au cours du 1er semestre 2000, alors que brillaient au firmament les starts-ups de la «nouvelle économie».

«Acheter au son du canon pour vendre au son des violons».

Le premier coup de canon se traduit par une baisse subite de 4 à 5% pour un indice et de 20 à 30% pour un titre. Ne pas saisir immédiatement l’occasion qui est ainsi offerte pour acheter. Profiter au contraire de la remontée qui suit dans les séances suivantes pour solder les positions en totalité ou en partie. Car la canonnade risque de reprendre voire de s’intensifier, malgré quelques accalmies. C’est toute l’histoire de ces dernières années. S’il n’est pas mauvais de vendre trop tôt, bien qu’on ne réalise pas la plus value maximale, il est toujours dangereux d’acheter trop tôt. Ce qui a entraîne un brusque repli est révélé ensuite et l’étendue du désastre est parfois plus importante qu’on ne pouvait le penser. On attendra donc l’assainissement du marché qui se révèlera lorsque dans l’alternance permanente des baisses et des hausses, les secondes l’emporteront peu à peu sur les premières. «Deux pas en avant, un pas en arrière». On commencera alors à entendre la douce musique des bonnes nouvelles (statistiques indiquant une reprise économique, résultats intérimaires en amélioration, etc…). Ne pas se précipiter mais commencer alors à effectuer des achats sur les titres qui ne baissent plus et qui témoignent même de velléités de hausse.

«Cours vu, cours revu».

C’est la constatation qu’on fait sur le long terme et c’est la récompense des investisseurs patients, tout au moins de ceux qui ont choisi les valeurs sérieuses et non les paillettes du moment. Toutefois voir un titre retrouver son cours d’il y a 10 ans n’apporte guère de satisfaction. Ne pas hésiter alors à s’en débarrasser définitivement. Il y en a tant qui ont vu le leur doubler ou tripler au cours de la même période pour faire de bons choix.

« Ce que tu ne sais pas, le marché le sait».

Telle est la parabole qui traduit le mieux le fait que «la bourse n’est qu’un marché d’initiés» comme l’a d’ailleurs déclaré un ancien Président de la COB (AMF aujourd’hui). La gestion et le développement de la stratégie d’un grand groupe implique l’intervention de trop de professionnels internes ou externes pour qu’il soit possible d’éviter totalement les «fuites». Et quand il n’y en a pas on fait courir des «rumeurs» appelant tôt ou tard des démentis ou des confirmations implicites des responsables des groupes concernés. L’investisseur individuel est toujours le dernier informé et s’il y avait une position à prendre, d’autres l’ont prise avant lui. Il évitera alors de faire «le mouton».

Gérer un portefeuille est donc une tâche délicate qui exige de bonnes connaissances et une attention constante. Mais la récompense est sa valorisation sur le long terme. Les «coups de bourse» sont hasardeux. Pour un qui réussit, plusieurs échouent.

En conclusion 4 règles:

• 1. L’euphorie boursière forte est mauvaise conseillère. En profiter pour vendre.

• 2. Si un titre monte fortement et brutalement, vendre la position en 2 ou 3 fois afin de suivre quelque peu la hausse.

• 3. Ne pas oublier qu’une plus-value n’existe que lorsqu’elle est encaissée.

• 4. Limiter les risques en diversifiant la composition de son portefeuille.

Et consulter les Lettres de l’Actionnaire de l’ANAF