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Ratios et Chiffres clés
Pour mieux éclairer leurs actionnaires et souvent à la demande de l’ANAF, les sociétés cotées ont pris pour habitude de faire figurer en tête de leur Rapport Annuel des rapports significatifs entre des données chiffrées du bilan ou des comptes de résultats consolidés désignés par les termes ratios ou chiffres-clés.
Ratios tirés de la structure du bilan
Ratio d’endettement (gearing) égal au rapport entre le montant total des dettes financières (y compris les O.C et les TSDI) nettes de la trésorerie disponible, et les fonds propres totaux du groupe (ou situation nette hors TSDI éventuellement). Si ce rapport est compris entre 0,5 et 1, le groupe est endetté. S’il est supérieur à 1, il est surendetté et doit procéder à des cessions d’actif ou à des augmentations de capital en numéraire. En revanche un faible taux d’endettement donne à une société la possibilité de financer par l’emprunt des acquisitions de tierces entreprises. | |
Ratio de rentabilité des fonds propres (return on equity ou ROE) égal au rapport entre le bénéfice net consolidé part du groupe (BNPG) et le total des fonds propres consolidés part des minoritaires exclue. Ce ratio montre si le management du groupe sait rentabiliser l’investissement des actionnaires. | |
Ratio de rentabilité des capitaux mis en oeuvre (ROCE) égal au rapport entre le BNPG et le total des capitaux propres (y compris la part des minoritaires) et le solde net de la dette totale. S’agissant d’apprécier la capacité du management à rentabiliser les capitaux mis à sa disposition, ce ratio est plus significatif que le précédent. | |
Ratio de liquidité générale ou « current ratio » (aussi appelé ratio de fond de roulement). Il compare l’actif à court termr au passif à court terme. Le fond de roulement représente la différence entre les deux. Un fond de roulement positif indique qu’une entreprise a suffisamment d’actifs liquides pour régler ses dettes et engagements (sur 12 mois) | |
Test acide ou « quick ratio » Il indique la capacité de l’entreprise à faire face aux exigences immédiates de ses créanciers. Il est une mesure plus exigente de la capacité de l’entreprise à faire face à ses obligations à court terme (indiqué par le ratio de liquidité ci-dessus) car il exclut les stocks |
Ratios tirés des comptes de résultat
Ratio d’autofinancement égal au rapport d’une part, entre la marge brute d’autofinancement (MBA, ou capacité d’autofinancement, ou cash flow) formée par le total du bénéfice consolidé de l’exercice, et des dotations aux amortissements et aux provisions et d’autre part, le montant total des investissements effectués au cours du même exercice (investissements industriels internes et externes, prises de participations). Si ce rapport est positif, le groupe finance son développement sans recours à l’endettement. Il dégage même une marge d’autofinancement disponible (free cash flow) qui améliore sa situation financière et lui permet en cas d’accumulation d’effectuer des opérations importantes de croissance externe (prises de contrôle de tierces entreprises). | |
Taux de couverture des frais financiers s’obtient en divisant le bénéfice par les charges financières issues de la dette. Plus ce ratio est élevé, plus la situation financière de la société est saine. En dessous de 3 celle-ci est préoccupante. | |
Ratio dette nette/cash flow. Ce ratio permet en théorie d’évaluer le nombre d’années nécessaires pour éteindre la dette au moyen de la capacité d’autofinancement (cash-flow) de la société. S’il est supérieur à 5, l’activité et le développement de la société sont largement pénalisés. | |
Ratio de distribution (pay out) Fraction du bénéfice net consolidé part du groupe distribuée aux actionnaires. Un taux de distribution de 35% est satisfaisant. Un taux très élevé peut être trompeur (cas où, bien que le bénéfice consolidé ait fortement diminué, la société-mère a décidé de maintenir le dividende par prélèvement sur le report à nouveau figurant à son propre bilan). | |
Ratio ou multiple de capitalisation (price earning ratio ou PER) obtenu en divisant le cours de l’action par le bénéfice net consolidé part du groupe par action. Un ratio peu élevé (10 fois par exemple) fait considérer l’action comme bon marché et un ratio élevé (30 fois) comme très chère. En réalité tout dépend du niveau de croissance annuel des bénéfices nets. Un PER de 10 fois se justifiera pour un taux annuel de croissance du BNPA de 10% et un PER de 30 fois par une croissance annuelle du BNPA de 30%. Dans l’un et l’autre cas, le rapport entre le PER et le taux de croissance du bénéfice net (dénommé PEG ou Price earning growth) est égal à 1, ce qui est considéré comme normal. En revanche le maintien d’un PER de 30 fois n’est plus justifié à terme si la croissance des bénéfices est nettement inférieure depuis plusieurs années. |
Résultats par action
Bénéfice net consolidé part du groupe par action: le plus répandu mais non le plus significatif. | |
Bénéfice d’exploitation et bénéfice courant par action: Généralement non signalés mais plus significatifs | |
Rendement de l’avoir moyen des actionnaires: Bénéfice net de l’entreprise / avoir moyen des actionnaires (actif au début de l’exercice + actif à la fin de l’exercice / 2). |
Ratios d’analyse financière
Les analystes financiers utilisent en outre les 3 ratios suivant:
Le rapport cours/cash-flow ou capacité d’autofinancement. | |
Le rapport VE/CA, c’est-à-dire entre la valeur d’entreprise (capitalisation boursière plus dette financière nette) et le chiffre d’affaires global hors taxe. | |
Le rapport VE/EBITDA, soit le multiple de capitalisation du bénéfice brut d’exploitation, par la valeur d’entreprise. |
Deux remarques importantes
Les ratios susvisés ne présentent pas une fiabilité absolue dans la mesure où leur calcul n’est pas réglementé et où chaque société peut donner un contenu différent aux éléments retenus pour leur calcul par rapport aux autres sociétés comparables et, ce qui est plus grave, pour elle-même d’un exercice à l’autre.
Aussi y a-t-il intérêt à se référer également aux 3 ratios indiqués au chapitre 9 «Ce que vaut une action». Enfin tout ratio prend de la valeur lorsqu’il peut faire l’objet pour une même société, d’une comparaison sur 5 exercices au moins. C’est en effet la tendance observée qui doit être retenue pour porter une appréciation sur l’action d’une société